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Ruder Bruno, (590 [Interprète])
Voilà près de 20 ans désormais - et sa sortie du CNSM, un 1er prix de piano en poche - que Bruno Ruder s'est solidement installé dans le paysage jazzistique français, sans pour autant qu'il soit possible de l'y situer spontanément de manière précise. Non qu'il manque de caractère et n'impose sa signature avec éclat quel que soit le contexte où il s'inscrit, mais la vaste étendue des registres qu'il embrasse et l'éclectisme revendiqué de ses goûts et de ses engagements empêchent qu'on l'associe à un style univoque et le réduise à une chapelle. Il faut dire que, repéré dès le début des années 2000 pour la finesse et la sophistication de son discours harmonique dans l'écrin délicat du trio Yes is a pleasant country aux côtés du saxophoniste Vincent Lê Quang et de la chanteuse Jeanne Added, Bruno Ruder s'est plu immédiatement à brouiller les cartes et c'est avec une musicalité sidérante que délaissant l'acoustique diaphane de son piano pour la fureur expressionniste de claviers électriques et autres synthétiseurs il intégra sa science du rythme et des couleurs fauves à l'univers en fusion du mythique groupe prog-rock Magma. Cultivant dès lors, sans ostentation mais avec constance, ce grand écart esthétique à la manière d'un signe de reconnaissance, Bruno Ruder allait tout au long de la décennie suivante multiplier les collaborations dans les registres les plus variés au sein du groupe One Shot ou du mini big band Radiation 10 ; et acceptant tout dernièrement de rejoindre l'ONJ à géométrie variable imaginé par Frédéric Maurin... Huit années ont passé depuis son premier disque, mais c'est, tel un fil rouge, à cette même formule intimiste et autoréflexive qu'a décidé d'avoir recours aujourd'hui le pianiste, à l'occasion de l'enregistrement de son deuxième opus en leader. Toujours enregistré par Gérard de Haro, Bruno Ruder, reprenant peu ou prou les choses là où il les avait laissées avec "Lisières", poursuit avec "Anomalies" sa quête introspective aux sources de sa poétique, s'engageant toujours plus loin et de façon toujours plus radicale dans une approche à haut risque de l'exercice. Choisissant d'enregistrer son disque quasiment dans les conditions du direct, l'espace d'une seule après-midi de studio, Ruder se lance ici dans l'inconnu, misant sur ses facultés d'adaptation et son intelligence de l'instrument pour faire de l'inattendu voire de l'erreur la matière brute d'une beauté inédite. Au fil des plages, rendant hommage de façon plus ou moins subliminales aux univers visuels de Robert Crumb et Moebius, au Faust de Goethe et à la physique quantique, à Charles Ives et à Lennie Tristano, à Olivier Messiaen et à James Mac Gaw, Bruno Ruder invente là une musique à la fois savante et pulsionnelle, abstraite et d'une grande matérialité évoquant plus d'une fois l'art cinématique d'un Ran Blake. A l'arrivée, affirmant avec toujours plus d'autorité et de maîtrise l'indépendance de son geste artistique, profondément libre et dénué de tout esprit de système, Bruno Ruder signe avec 'Anomalies' un album d'une grande maturité sous ses allures prismatiques et spontanées - s'affirmant de la sorte et plus que jamais comme l'un des pianistes les plus créatifs et passionnants de sa génération. Stéphane Ollivier.
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Emmanuel Borghi (Interprète) One Shot(Interprète), Philippe Bussonnet (Interprète), Daniel Jeand'Heur (Interprète), Bruno Ruder (Interprète), Jim Grandcamp (Interprète)
Le 9 octobre 2021, Emmanuel Borghi, Philippe Bussonnet, Daniel Jeand'heur et Bruno Ruder étaient réunis sur la scène du Triton pour rendre un vibrant hommage à leur frère et tant regretté compagnon d'aventure, l'irremplaçable James Mac Gaw. Après de trop longues années d'absence qui avaient laissé les fans de ce groupe mythique comme orphelins, One Shot se reconstituait enfin, à l'occasion d'une soirée spéciale et unique, sous une forme inédite à deux claviers. Ce moment de retrouvailles entre les musiciens et avec leur public fut marqué par le sentiment totalement mystique et pourtant tellement réel que James était parmi nous, ici-bas et bien au-delà... Tout au long du set offert par ses amis, c'est bien son âme, sa fougue et sa joie de vivre qui animèrent les quatre artistes sur scène et qui enivrèrent les très nombreux spectateurs venus pour célébrer sa mémoire. Au-delà du bonheur d'entendre à nouveau en chair et en os la musique transcendante de One Shot, il sembla tout de suite évident pour chacun que ce concert exceptionnel devait être immortalisé. C'est cette volonté unanime qui nous a conduits à sortir cet album live que vous tenez aujourd'hui entre vos mains. Vingt ans après avoir foulé la scène du Triton pour la première fois, 'le meilleur groupe de rock du monde' est de retour 'à la maison" pour y écrire une nouvelle page de son histoire, avec déjà de nouvelles compositions en vue et le projet d'un futur opus ! Tel le phénix qui renaît de ses cendres et revient plus majestueux encore...
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Avice Aymeric, (Interprète) Sylvain Daniel (Interprète), Arnaud Roulin (Interprète), Bruno Ruder (Interprète), Vincent Taeger (Interprète)
'Slydee' est le nouveau projet du bassiste et producteur Sylvain Daniel et fait appel à ses influences les plus profondes. En tant qu'instrumentiste, c'est une figure indispensable d'une scène jazz moderne (on le retrouve comme bassiste de Thomas de Pourquery, Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce, tous deux sortis le 29 mars 2024... Julien Lourau, les expériences électriques de Yom...) et ingrédient précieux de la production pop (on retrouve ses lignes de basse sur les albums de Jeanne Added 'Air & by your side', Jain 'The roof', Redcar 'Les adorables étoiles', directeur musical de Camélia Jordana 'Facile x fragile'...) En tant que compositeur et leader, Sylvain Daniel s'est déjà illustré avec 'Palimpseste', son projet sur Détroit (déjà Choc Jazz Magazine et ffff Télérama et en sélection des albums de l'année 2018) clamant son amour pour les musiques originaires de Motor City (du jazz à la house en passant par la soul et le hip-hop) et surtout criant la beauté et l'urgence des arts et de la création dans un monde industriel en déclin. Puis en 2020 avec 'Pauca meae' (Choc : Jazz Magazine, ffff Télérama), écriture pour comédien, quartet électrique et quatuor à cordes mettant en musique le livre IV des contemplations de Victor Hugo ; Ovni précieux de production discographique réunissant les énergies électriques de Miles Davis, le spleen saturé de Nirvana et écritures classiques dans l'inspiration de Gabriel Fauré. C'est aujourd'hui en tant que producteur que Sylvain s'illustre sur son troisième album. Slydee se veut une mise à nu musicale où il invoque sans artifice ses piliers fondateurs : La great black music de Prince, Curtis Mayfield, James Brown, Chic, Sly & the Family Stone... un goût immodéré pour le hip-hop instrumental de Slum Village & J-Dilla, les synthétiseurs post-punk acidulés de Talking Heads & de Joy Division et le jazz électrique et libertaire d'Herbie Hancock et Miles Davis... Un cocktail jouissif, laissant la part belle au groove et au son collectif et donnant par ailleurs un espace de jeu immense pour ce nouveau groupe constitué de musiciens réputés pour leurs talents d'improvisateurs. C'est autour de cet univers musical bien précis que Sylvain Daniel a réuni sa propre dream team. Des compagnons de longue date comme Vincent Taeger à la batterie (Tiger Tigre, Poni Hoax, Les Sacre, Tony Allen, Sébastien Tellier, Oxmo Puccino...) et Arnaud Roulin aux synthétiseurs (Tigre d'Eau Douce, Supersonic, Poni Hoax, solo...). Et de nouvelles collaborations avec Bruno Ruder au piano et fender Rhodes (Yes is a pleasant country, duo w/ Jeanne Added...) et le trompettiste avant-gardiste Aymeric Avice (Pomme de Terre, Jean-Louis...).
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Bopp Christiane, (Interprète) Fabien Debellefontaine (Interprète), Catherine Delaunay (Interprète), Chris Dingman (Interprète), Fanny Ménégoz (Interprète), Fabien Norbert (Interprète), Bruno Ruder (Interprète)
A l'heure où l'intelligence artificielle devient particulièrement inventive et partie prenante de la création musicale, le saxophoniste américain Steve Lehman et le directeur artistique de l'Orchestre National de Jazz Frédéric Maurin s'en sont emparés pour créer - avec le précieux concours de l'Ircam - Ex Machina. Cette oeuvre protéiforme que dévoile le nouvel album de l'ONJ se singularise par l'interaction entre les artistes et la machine, et pour la première fois l'intégration des processus électroniques génératifs et interactifs au cur d'un grand ensemble de jazz. 'Ex Machina' est né de la rencontre entre Steve Lehman et Frédéric Maurin, deux compositeurs qui partagent depuis plusieurs années le goût pour l'expérimentation de nouveaux territoires musicaux, la recherche sur les timbres et les rythmes, et une ambition à dépasser les limites traditionnelles de l'orchestre, notamment en ouvrant les langages utilisés dans le jazz à la musique spectrale. Incarné en France par ses chefs de file Gérard Grisey et Tristan Murail, dont Steve Lehman fut l'étudiant à l'Université de Columbia à New York, ce courant majeur qui a vu le jour dans les années 70 développe une approche intime du son qui permet l'élaboration d'une syntaxe sonore renouvelée et l'émergence de principes compositionnels inédits. Ayant déjà eu recours à l'électronique au fil de leur travail de compositeurs, Steve Lehman et Frédéric Maurin franchissent, à travers ce projet, une nouvelle étape dans leur processus de création. Fruit d'une étroite collaboration avec l'équipe Représentations musicales de l'Ircam-STMS, 'Ex Machina' associe des dispositifs créés à partir de Dicy2, un logiciel d'intelligence artificielle développé par le chercheur Jérôme Nika, à l'écriture musicale et aux improvisations des solistes en temps réel. L'ordinateur devient, tour à tour, un générateur d'orchestrations électroniques pour les compositeurs et un partenaire de jeu pour les musiciennes et musiciens. Portée par un orchestre de jazz augmenté, une incroyable inventivité des formes et des sons se déploie au gré des onze morceaux d' 'Ex Machina'. L'intelligence artificielle mariée ici à des plumes acérées et novatrices, et aux discours de 16 improvisateurs d'exception, devient dans ce contexte de création un nouvel outil au service des artistes permettant à l'auditeur de découvrir d'autres imaginaires et de vivre une immersion sonore à nulle autre pareille dans le monde du jazz.
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